Publication

4 décembre 2020

La Coexistence de modèles cooperatifs comme réponse aux verrouillages vers des trajectoires de diversification des productions : le cas du secteur laitier Wallon

Considérant différents modèles coopératifs dans les circuits longs de valorisation du lait en Région Wallonne, cette article met en évidence que leur complémentarité peut soutenir des trajectoires de diversification des productions et appelle à les considérer en termes de coexistence

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Cet article vise à enrichir la considération de la coexistence dans les études sur les transitions des systèmes agro-alimentaires. La coexistence est principalement étudiée sur le plan des modèles de ferme. Cette étude-ci approche la coexistence au niveau des filières agro-alimentaires, et en particulier au niveau des coopératives. En Région Wallonne, de nouvelles coopératives laitières ont émergé ces deux dernières décennies, agissant comme substitut ou comme complément aux coopératives laitières historiques, verticalement intégrées.  Cette article étudie la coexistence de modèles coopératifs comme support à une transition vers des trajectoires de diversification des productions laitières. Les  laiteries cooperatives sont des acteurs hybrides : agents économiques sur les marchés d’une part, struture d’agence collective d’autre part. Le cadre théorique élaboré par Williamson (New Institutional Economics) permet de prendre en considération que les stratégies d’allocation des ressources des coopératives sont influencées par les processus de gouvernance coopérative, et par le contexte institutionnel plus large au sein duquel elles évoluent. En combinaison avec le cadre plus large de la Multi-Level Perspective, cette approche théorique permet de considérer la cohérence socio-technique au sein de laquelle les coopératives évoluent, les effets de cette cohérence sur leurs trajectoires de développement, et la complémentarité des modèles coopératifs. Cette analyse qualitative est basée sur des entretiens semi-dirigés avec des acteurs du secteur laitier Wallon. Les résultats font état de distinctions entre les nouveaux modèles coopératives et les coopératives classiques (verticallement intégrées) en termes d’approche du marché, définition de la qualité du lait, distribution de la valeur ajoutée, gouvernance et interactions avec les partenaires.  Chaque modèle évolue au sein d’une cohérence socio-technique distincte qui est porteuse, dans le cas des coopératives classiques, de verrouillages  à la diversification des productions. Ces verrouillages peuvent être reliés à la relation des coopératives classiques avec leurs éleveurs-membres et le lait que ces éleveurs produisent dans le cadre d’un modèle industriel verticalement intégré. Les nouveaux modèles coopératives contournent ces verrouillages à travers des mécanismes de dé-intégration,  externalisation des initiatives, de la rémunération et du risque. Ces nouveaux modèles permettent à des groupes d’acteurs – qu’il soient liés ou non aux coopératives classiques – d’explorer de nouveaux marchés en accord avec leur potentiel, et de s’aligner sur les critères qui qualifient le lait. Cette recherche dessine la perspective d’une reconfiguration possible du paysage laitier vers un écosystème d’acteurs plus diversifié, et invite à considérer les structures de gouvernance dans l’action collective comme une clef de voûte de ce processus, en raison de leur rôle significatif  en termes d’ouverture de perspectives, de coexistence et de complémentarité dans les trajectoires de transition. 

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