Événement

23 mai 2024

Lyon

Effet des couverts végétaux hivernaux sur les concentrations en pesticides dans le sol et la solution du sol en agroécosystème tempéré

Les CIPAN sont connues pour limiter la lixiviation d’azote vers les masses d’eau souterraines. Peuvent-elles également servir à limiter la contamination des nappes phréatiques par les résidus de pesticides ? Présentation de résultats intermédiaires au congrès du GFP (Lyon, France).

Présentation

Les applications d’engrais et de pesticides sur les cultures ont majoritairement lieu au printemps et en automne. Cependant, les risques principaux de lixiviation de ces produits dans le sol et vers les eaux souterraines surviennent en automne et en hiver, lorsque l’augmentation des précipitations, la réduction des températures et la réduction de la croissance des cultures facilitent la recharge des aquifères. Bien que la réduction de l’utilisation d’intrant reste la stratégie optimale pour prévenir la pollution des sols et des eaux souterraines, un certain nombre de pratiques peuvent réduire ces risques. Dans le cadre des stratégies de diversification des cultures et en compléments à leurs nombreux autres services écosystémiques, l’efficacité des cultures intermédiaires pièges à nitrates (CIPAN) dans la réduction de la lixiviation des nitrates durant cette période est bien documentée dans la littérature scientifique et est largement préconisée depuis les années 1990. Cependant, leur effet sur la lixiviation des pesticides reste un domaine de recherche peu exploré.

Cette étude vise à déterminer l’extension potentielle des CIPAN à la réduction de la lixiviation des pesticides, en évaluant l’influence d’un couvert végétal hivernal vivant sur les niveaux résiduels de pesticides dans un sol agricole. À cette fin, nous avons quantifié les concentrations de 20 pesticides (11 herbicides, 6 fongicides, 1 insecticide, 2 phytoprotecteurs) dans des échantillons de sols et de solutions de sols et avons comparé leurs évolutions durant trois mois suivant trois modalités différentes : (i) une interculture (mélange phacélie-sarrasin-vesce-moutarde) ; (ii) une céréale d’hiver (grand épeautre) ; et (iii) un sol nu (contrôle). Cette comparaison a été réalisée en serre dans des pots de 10 litres. Des échantillons ont été prélevés une fois par mois et ont été analysés par (QuEChERS) LC-MS/MS au laboratoire du CRA-W pour la quantification des concentrations en résidus de pesticides.

Cette présentation révèle les premiers résultats de l’étude, visant à fournir des informations critiques sur le potentiel des couverts végétaux hivernaux à atténuer la lixiviation des pesticides dans les sols et vers les aquifères des agroécosystèmes.

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