Enjeux liés à l’action collective dans les trajectoires de transition : le cas du secteur laitier wallon

La présentation orale réalisée à l’occasion de la défense publique de la thèse, le 4 juin 2021, peut être visualisée via ce lien.

Ce doctorat, réalisé sur une bourse FRIA – FNRS, vise à clarifier les voies d’évolution du paysage laitier wallon, sur base d’une approche des stratégies et contraintes des agents d’action collective, à savoir les laiteries coopératives. Selon une approche systémique, les laiteries coopératives sont approchées comme des agents définissant leur stratégie dans un certain contexte et en interaction avec ce contexte, d’une part, et comme des structures de décision et d’action collective en rapport avec les éleveurs laitiers, d’autre part. La thèse privilégie la compréhension des enjeux, au-delà d’une conception de l’action basée sur la mobilisation de ressources, vers une compréhension approfondie des facteurs agissant en faveur ou en défaveur de certaines trajectoires, avec un focus particulier sur les trajectoires de diversification des productions laitières (productions autres que le lait de consommation, la poudre de lait, le beurre ; productions basées sur une définition de la qualité du lait plus diversifiée que celle de matière première de type industriel). La thèse consiste en quatre parties: une étude des trajectoires historiques des laiteries coopératives wallonnes et l’analyse des mécanismes coopératifs adverses à la coopération entre laiteries coopératives dans leurs trajectoires de développement ; une analyse de la plus-value stratégique de la variété des modèles de coordination horizontale et verticale de la chaîne de valeur laitière présents dans ces trajectoires; une étude du paysage coopératif actuel de la filière laitière wallonne et de la coexistence de modèles coopératifs dans les voies de diversification des productions et, enfin, une attention aux interactions entre les éleveurs et leur filière. La thèse a mis en évidence que différents modèles coopératifs de coordination horizontale et verticale de la chaîne de valeur puissent coexister, au-delà du modèle classique d’intégration verticale, et qu’une combinaison de différents modèles de coordination puisse supporter une transition vers une diversification des productions à l’échelle régionale. D’autre, part, la thèse met en évidence une tension structurelle existant entre les intérêts à court-terme de l’éleveur comme livreur de lait et les intérêts de l’éleveur à long-terme comme coopérateur. Cette tension peut influencer les choix stratégiques des coopératives et implique qu’il faille prêter attention à la relation des éleveurs à l’action collective.